Les « propositions » de la direction.
Petit rappel de contexte déjà : en janvier dernier, la direction du groupe Thales a publié une « note de cadrage » spécifiant la marge de manœuvre pour toutes les sociétés lors de négociations annuelles obligatoires. Au nom de la solidarité avec Thales Avs (la branche avionique), nous sommes censés accepter des mesures régressives :
- Une augmentation en Juillet sans effet rétroactif (6 mois d’augmentation en moins)
- La fin du bonus Thales SIX GTS France de 5% sur les minimums hiérarchiques de la Métallurgie
- Un budget maximum d’1,5%
- La fin de l’augmentation individuelle minimale d’1%
Notez que cette « solidarité » sera inutile à Thales AVS, puisqu’ils ne seront à priori pas augmentés du tout… Elle sera par contre très utiles aux actionnaires, dont les dividendes pour l’année 2020 s’élèvent à 1,76€ par action, soit une enveloppe totale près de 376 millions d’euros… 7 fois le budget de Cholet 2 ! C’est le3ème dividende le plus élevé de tous les temps pour Thales !
La CGT se mobilise !
Ces mêmes organisations syndicales ont décidé de ne pas poursuivre la mobilisation. L’intersyndicale se contentera de publier le contenu (anonymisé) de certains mails que vous nous avez envoyés, très évocateurs du climat de démotivation, d’incompréhension et de colère au sein de l’établissement de Cholet.
Pour la CGT, le contenu même de ces mails nous enjoint à en faire plus ! Nous profitons donc de ce tract pour vous communiquer des informations capitales sur ce qui va bientôt se passer au niveau de la convention nationale de la métallurgie (voir le point suivant) et vous appeler à une mobilisation physique et numérique (voir la fin du tract, en rouge et noir)
Si rien n’est fait, bientôt plus de reconnaissance des qualifications !
Depuis 5 ans maintenant, l’UIMM (le patronat de la métallurgie) négocie avec les syndicats tout le système d’accords de notre convention collective. Autant vous le dire tout net, ce que s’apprêtent à signer la CFDT, FO et la CGC marquera la fin de tout ce que nous connaissons depuis 50 ans terme d’évolution de carrière. Et ça commence l’année prochaine.
Quelques vérités difficiles à avaler :
- Le salaire minimum dépendra du poste occupé
- Le salaire pourra baisser à mesure des changements de postes
- L’ancienneté ne déterminera plus le salaire
- Un diplôme ne garantira plus de salaire d’entrée
- La prime d’ancienneté disparaitra
Depuis un demi-siècle, le salaire minimum dépend de la position : Pour les cadres, elle dépend également d’un niveau hiérarchique qui augmente « automatiquement » tous les 3 ans. Beaucoup de salariés sont aujourd’hui « poussés » par la grille des salaires minimums régulièrement. Quant aux mensuels, certains diplômes garantissent une position d’entrée puis une évolution automatique après un certain délai. Pour le moment, un.e salarié.e titulaire d’un BAC+2 entre automatiquement en position IV.2 puis passe V.1 au bout de 18 mois.
Quand cet accord s’appliquera, seul le poste occupé et les augmentations pourront faire évoluer le salaire minimum, pour le meilleur et pour le pire… Vous avez un BAC+2 ? Tant pis ! On en pas besoin pour ce poste ne nécessite que des connaissances minimales… Vous avez 15 ans d’expérience ? Tant pis ! On en a pas besoin pour ce poste… Vous êtes expert en PR4G ? Tant pis ! On vous paye juste pour faire des manipulations supervisées…
Le patronat et les organisations presque-signataires se cachent derrière des arguments fallacieux. Le premier d’entre eux : la simplification (qui a dit réforme des retraites ?). La simplification doit-elle toujours se faire en nivelant par le bas ? La CGT aussi a des propositions simples :
- Une évolution de carrière automatique à minima tous les 4 ans.
- Un doublement du salaire à minima, sur la carrière.
- Des augmentations générales pour toutes les catégories (mensuels, ingénieurs et cadres).
- L’intégration de la part-variable dans le salaire de base.
Le deuxième argument, c’est la fin des inégalités et des discriminations Femme – Homme! La solution, toujours la même, niveler par le bas… l’UIMM semble oublier une vérité simple, que nous avons pointée dans notre tract du 8 Mars, les inégalités Femme – Homme ne viennent pas tant des augmentations individuelles que du plafond de verre. Si les femmes restent cantonnées à des postes déclassés, et que la majorité des postes à responsabilités sont occupés par des hommes, le monde d’après va beaucoup ressembler au monde d’avant…
La CGT Thales Cholet appelle : A cesser le travail à 15h45 tous les vendredis à partir du 26 Mars A se réunir devant les grilles côté parking A s’habiller en noir pour faire le deuil de nos augmentations A rejoindre la room Citadel : CGT Cholet – Libre |