1: le contexte:
TCS a remporté le programme BALARD pour le nouveau « Pentagone » à la française qui comprend 2 contrats :
- Le BUILD consistant en la conception, le développement et l’installation de systèmes de communication et de sécurité,
- Le RUN consistant à opérer (administrer et maintenir en conditions de fonctionnement) lesdits systèmes.
Le BUILD a commencé en 2012 et aurait dû se terminer en avril 2015.
Le RUN prend le relais à la suite du BUILD quand le client a validé la recette des différents lots. En tout ce programme durera 30 ans.
Des signes annonciateurs de la situation actuelle du programme étaient perceptibles dès l’offre : les équipes ont travaillé sans compter ni leur peine ni leurs horaires pour remettre une offre gagnante dans les délais.
Lors d’un CE, les élus CGT avaient alerté la direction sur les difficultés que nous risquions de rencontrer pour tenir les délais sur un programme avec BOUYGUES, en charge de construire et rénover les bâtiments (pas les mêmes contraintes que TCS), et les interactions dans la tenue de nos exigences techniques, la phase d’offre ayant déjà démontré les difficultés dans les relations entre les différents interlocuteurs …
Le BUILD a réalisé ses activités en dépassant certains délais, n’a pas tenu certaines exigences techniques (6400 réserves et 9000 faits techniques à résoudre) d’où un contrat BUILD aujourd’hui, certes en décroissance d’activité, mais toujours pas achevé.
Cela a généré un retard dans le démarrage du RUN, plus un surcroit de travail pour résoudre les faits techniques avec les équipes du BUILD. D’où des difficultés dès le départ pour tenir les délais et assurer la qualité des prestations attendues contractuellement par le client.
Les salariés TCS et prestataires du BUILD ne sont pas en cause, ceux du RUN non plus. D’ailleurs, BOUYGUES a sa part dans les retards du BUILD et du RUN (livraison de bâtiments en retard, passage de câbles en défaut …).
Le client DGA aussi avec les exigences techniques supplémentaires émises par les utilisateurs, même si elles sont justifiées par des besoins opérationnels. Alors tous les partenaires (DGA, BOUYGUES, THALES …) renégocient les termes du contrat … sauf les délais qu’il n’est pas envisageable de décaler vu l’importance du client et ses missions, selon la direction.
Mais où sont le professionnalisme et le respect du client si on prétend le faire emménager dans des locaux non terminés ?
Que signifie « LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL » pour nos collègues de BALARD qui sont condamnés à terminer coûte que coûte dans les délais initiaux, malgré des retards manifestes, des faits techniques et des rajouts d’exigences ?
2: La priorité: la santé des salariés
Il n’est pas question pour la CGT d’ergoter sur les raisons de l’escalade des besoins du client, de la complexité technique et de l’ampleur globale du projet peut-être mal appréhendées …
Il est évidemment indispensable d’alerter le client, qui sait déjà un certain nombre de choses. Le minimum est de respecter un client et d’avoir un comportement responsable.
La situation actuelle sur BALARD constitue un DANGER GRAVE et IMMINENT pour l’ensemble des salariés travaillant sur ce programme.
Devant une telle situation, le CHSCT a saisi l’Inspection du Travail le 18 juin 2015.
La CGT demande à la direction et veillera à obtenir un plan d’action à la hauteur pour que les conditions de travail et de vie de nos collègues sur BALARD soient très rapidement normales, donc comparables à celles de n’importe quel autre projet à TCS.
Que TCS renégocie le prix de certaines prestations avec la DGA pourquoi pas mais l’urgence est de renégocier les délais, jalons, pénalités … qui mettent la pression sur nos collègues.
Quel que soit l’argent qui sera injecté, il est humainement impossible que les plannings ne soient pas entièrement renégociés pour que les activités à réaliser soient compatibles des ressources disponibles et compétentes.
Quand les recrutements lancés seront réalisés ? Quand ces nouveaux auront-ils accès au site BALARD ? Quand seront-ils opérationnels (une formation initiale sur le programme et les contraintes liées au site est indispensable) ? Le client pourra–t–il « fournir » suffisamment d’accompagnateurs militaires obligatoires pour encadrer nos équipes d’intervention (ce point étant déjà une des raisons de perte de temps et de frustration de nos collègues) ?
Via le CHSCT, la CGT demande que la direction s’applique à elle-même les procédures du référentiel : nous ne pouvons pas préjuger des effets du plan d’action et de recrutement mis en place par la direction qui diffère de nos préconisations.
En revanche, nous demandons un état hebdomadaire sur les personnels THALES et prestataires (actuels + recrutements) et un avancement hebdomadaire sur la résorption des retards, la résolution des faits techniques et la charge de travail des équipes.
Ainsi nous pourrons juger si le danger que courent nos collègues évolue à la baisse ou non. En cas d’évolution non significative ou insuffisante, nous réitérons notre proposition de renégociation des plannings pour adapter la charge de travail au potentiel humain.
Nous vous informerons de la suite que nous espérons positive pour nos collègues.