En cette période trouble, on aurait bien envie de s’isoler dans un bunker avec son couteau, un PR4G et des chocapics pour 6 mois. Nous, on vous propose plutôt la fraternité et la lutte collective. Les fronts sont nombreux, et ça commence par l’information. printemps social arrive !
Militons pour la paix !
C’est la guerre, et l’action Thales a pris +30% en 6 jours, quand le CAC 40 en a perdu 3%… Pour ajouter au paradoxe, la direction a choisi d’installer un olivier dans le hall du site de Cholet, symbole de paix. Cela dit, ça reste un olivier artificiel, restons cohérents. Thales prospère en temps de guerre, et c’est une réalité difficile à accepter en tant qu’humains. La CGT est un des rares syndicats à poser le doigt sur cette douloureuse contradiction morale et à proposer des alternatives pour ne pas tomber dans le dilemme entre humain et emploi.
La CGT a toujours été pour la paix. Comme l’a si bien dit Jean-Paul Sartre: « Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent ». Dans notre vision internationaliste, nous soutenons l’aspiration à la paix de tous les peuples, Ukrainien comme Russe. Nous revendiquons un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et un arrêt de la livraison d’armes à toutes les parties.
En tant que salariés de Thales, on peut penser qu’une telle demande va contre notre intérêt… Voilà pourtant des années que nous exhortons Thales à changer de stratégie à tous les niveaux. La direction du Groupe commence enfin, après 10 ans d’acharnement, de travail et de propositions de la CGT, à participer à la création d’une filière santé (https://imageriedavenir.fr/), qui nous aurait été bien utile pendant la crise Covid… Et la direction de TSGF persiste et signe dans son idée de vendre GTS (Ground Transportation Systems) à Hitachi au prétexte que cette branche ne serait pas « assez profitable » !
Les branches de transports et de la santé nous semblent indubitablement plus durables et profitables à long terme que la branche de la guerre, qui nous mènera à terme quoi qu’il advienne au précipice.
Derniers soubresauts pour notre convention collective.
Le 11 Janvier dernier s’est tenue la première séance de négociation des minimas des grilles des Ingénieurs et Cadres, appelées à disparaître en 2024 (voir notre tract précédent). Pour les organisations syndicales présentes, la priorité est de rattraper l’inflation de 2021 qui n’a pas été prise en compte (2,1%) et la prévision d’inflation pour 2022 (2%). Les OS ont donc toutes demandé au moins 4% d’augmentation. La CGT a même demandé 7%, pour reconnaitre les qualifications acquises par les salariés et ne pas seulement suivre l’inflation. Au vu de l’explosion des prévisions d’inflation pour cette année, même pas sûr que ça suffise…
Le patronat de la métallurgie (UIMM) a bien entendu ces revendications et a proposé… 2,5%. Devant l’opposition unanime de toutes les OS, leur proposition est montée à 2,7%. Comme vous vous en doutez, aucune organisation n’accepte de signer ça, et le patronat est contraint d’organiser une nouvelle réunion de négociation le 8 mars prochain parce qu’il « entend notre volonté de revenir vers nos instances afin d’examiner sa proposition sérieuse et conséquente ». Dit simplement : le patronat attend que les syndicats reviennent avec des propositions raisonnables… On leur demande la même chose !
Mobilisation pour les salaires ! Où en est la négo ?
Jeudi 24 Février, nous étions nombreux à nous rassembler pour nos salaires, malgré tout : malgré le froid, l’heure matinale, la pluie, les intimidations de la direction et ses efforts pour casser le mouvement.
Mardi 22 déjà, la direction a convoqué les délégués syndicaux et feint la surprise face au blocage pourtant annoncé depuis déjà deux semaines. Ils sont apparus paniqués vis-à-vis des délais de livraison et des visites planifiées. Nous leur avons gentiment rappelé que le principe même du blocage est de perturber le fonctionnement de l’entreprise, et qu’ils auraient eu tout le loisir d’anticiper… Ce qu’ils ont d’ailleurs fait en accordant une journée de télétravail exceptionnel à tous les salariés qui en faisaient la demande ! Du pur détournement du droit de grève et de l’accord sur le télétravail, qui ne stipule pas les mouvements sociaux parmi les exceptions acceptables…
Depuis le début de la guerre, un nouvel argument commence à faire son apparition : La direction fait le lien entre le conflit en Ukraine et le mouvement social et pointe le « cumul des crises ». Le sous-texte est plutôt grossier : mettez de côté vos revendications et participez à l’effort de guerre. La guerre aura le dos aussi large que le Covid…
Pour la première fois depuis plus de 20 ans, dès l’aube, Jean-Pascal Laporte et Karine Ruault sont venus accompagnés d’huissiers pour constater le blocage. Ils ont demandé les noms des salariés présents et ont pris en photo les plaques des véhicules qui bloquaient les accès. C’est tout simplement de l’intimidation directe. Souriant, Jean-Pascal n’hésitait pas à indiquer aux salariés mobilisés la direction des tourniquets pour qu’ils aillent travailler.
Nous étions présents, comme partout en France, et face à l’absence de réaction des directions, que ce soit locale (aucune réponse à la presse), société ou groupe, nous retiendrons qu’à leurs yeux, nous ne valons pas un vingtième des dividendes versés aux actionnaires. Soyez en persuadé, notre blocage a perturbé les flux partout en France. Il a couté plus cher à la direction qu’à nous. Continuons à leur rappeler que les actionnaires ne créent pas de valeur !
Pour le moment, l’intersyndicale groupe affiche un front uni face à l’enveloppe insuffisante proposée par la direction et un retour tardif de la rétroactivité (2023). Plus nous nous mobiliserons, plus nous obtiendrons d’avancées !
Délocalisation des métiers de la finance : 11 salariés à Cholet
En fin d’année dernière, les salariés de la comptabilité fournisseur et note de frais ont subitement appris que leurs postes seraient externalisés vers Thales Global Services et délocalisés à Hélios/Vélizy, sans aucune consultation préalable du CSE. A Cholet, ce sont 11 salariés qui apprennent directement de leur hiérarchie que leur poste n’existera plus à Cholet dans les prochaines années et qu’il leur faudra soit déménager, soit en changer. L’absence d’information du CSE constitue pour nous et toutes les autres organisations un délit d’entrave avéré et empêche la critique du projet, son anticipation et l’accompagnement des salariés concernés…
Ce n’est pas la première fois que la direction sous-traite, externalise et/ou délocalise des services entiers au prétexte qu’ils ne représentent pas notre « cœur de métier » ou qu’ils ne sont pas directement profitables. La CGT craint que ce ne soit pas la dernière non plus. La disparition, l’éloignement ou encore la précarisation des métiers transverses (logistique, magasin, DSI, approvisionnement, paie, compta…) et leur remplacement par des outils qui dysfonctionnent, ou par rien du tout, est l’une des causes de surcharge et de perte de sens des salariés Thales.
Nous militons toujours pour l’abandon de ces projets néfastes à court terme pour les salariés concernés, contrains de trouver un poste en dehors de leur champ d’expertise (ou de partir), mais aussi néfastes à long terme pour tous les autres, qui perdent des interlocuteurs de proximité compétents et efficaces.
Et nous n’avons pas parlé du recrutement qui patine et de la charge qui augmente… En ce moment, beaucoup de projets démarrent sans même un organigramme complet ! Parlez-en avant le burn-out, prenez du recul et surtout : syndiquez-vous.