Après ces vacances estivales, qui fêtent leurs 80 ans cette année, la rentrée sociale sera chargée de négociations, tant au niveau du Groupe Thales que nationalement, qui impacteront nos conditions de vie et de travail.
SITUATION CHEZ THALES :
Tout d’abord revenons sur la loi « travail ». Etes-vous concernés ? Oui et par plusieurs aspects ! Par exemple, elle permettrait à Thales de licencier en 2017. En effet, l’année 2015 a été exceptionnelle (selon notre PDG) et l’année 2016 ne sera « que » très bonne…. Nous aurons donc connu 4 trimestres de baisse, soit du chiffre d’affaires, soit des prises de commandes. La loi « travail » prévoit, dans ce cas, que des licenciements soient « justifiés économiquement », sans recours possible ! Pensez-vous que cela soit un progrès social ?
Oui, tout va bien pour le Groupe Thales : L’année 2015 a été exceptionnelle et le premier semestre 2016 est très bon, comme le dit notre PDG lui-même : « Les résultats du premier semestre 2016 s’inscrivent parfaitement dans la dynamique retrouvée par Thales depuis 18 mois, combinant croissance du chiffre d’affaires et amélioration des marges. Tous les secteurs contribuent à la croissance et la rentabilité progresse en ligne avec nos objectifs de l’année comme de moyen-terme. Le niveau des prises de commandes est conforme à nos attentes ; il est comparable à celui de l’an dernier si l’on fait abstraction des contrats exceptionnels enregistrés au premier semestre 2015. »
Les chiffres clés du 1er semestre 2016:
- Prises de commandes : 5,4 Md€, en baisse de 13 % mais en ligne avec les attentes,
- Carnet de commandes en fin de période : 30,3 Md€, soit plus de 2 ans de chiffre d’affaires,
- Chiffre d’affaires : 6,85 Mds€, en croissance de 8,9 %
- EBIT (Résultat d’exploitation) : 551 M€, en hausse de 17 %
- EBIT en % du chiffre d’affaires : 8,1%, en hausse de 0,6 point
- Résultat net ajusté, part du Groupe : 367 M€, en hausse de 17 %
- Cash-flow opérationnel (Flux de trésorerie disponible): +45 M€ (premier semestre 2015 : -304 M€)
- Trésorerie nette en fin de période : 1,439 Md€ !
- Croissance prévue sur les 3 ans à venir : 5% par an !
Négociation Groupe « Evolution de la Croissance et de l’Emploi »
Avec ces bons résultats, et cette perspective de croissance, Thales devrait embaucher ! Oui mais… la direction a lancé une négociation intitulée « Evolution de la Croissance et l’Emploi » au niveau du Groupe. L’objectif clairement affiché de la direction est d’augmenter le temps de travail, de le flexibiliser par de multiples mécanismes visant notamment les Ingénieurs et Cadres (horaires atypiques, travail en 2×8, 3×8, de nuit, du samedi, rachat de jours de repos, CET, …), pour éviter d’embaucher et coller aux évolutions et pics de charges, au lieu d’anticiper et lisser les activités ! Cela n’aboutirait qu’à dégrader nos conditions de travail et notre équilibre entre vie professionnelle et vie privée …
En contrepartie, le Groupe ne s’engagerait qu’à avoir un solde positif net d’emplois de 2% sur les 3 ans à venir avec une croissance prévue de 5% par an sur cette période ! Tout cela pour atteindre les 10% de rentabilité promis aux marchés financiers è Thales se doit d’embaucher fortement.
Si dans sa situation actuelle, Thales n’embauche pas, alors aucune entreprise en France ne peut embaucher !!!
Votre soutien et votre implication seront nécessaires afin que cette négociation Groupe n’aboutisse pas à un recul social et ne dégrade pas votre bien-être au travail ! Pour cela, la CGT s’engage à favoriser l’unité syndicale dans tous les établissements, toutes les entreprises, gage d’un rapport de force plus conséquent au niveau du groupe.
SITUATION AU NIVEAU NATIONAL :
Loi « travail » (El Khomri)
Malgré le fait que 70% des citoyens rejettent toujours cette loi, le gouvernement a dû utiliser à 3 reprises l’article 49-3 de notre constitution pour passer cette loi sans vote : celle-ci a été promulguée début août au journal officiel.
Et pourtant des propositions alternatives, faites notamment par la CGT, existent.
Cette loi aura de nombreuses conséquences négatives pour tous les salariés. On peut en citer deux majeures :
- Inverser la hiérarchie des normes : La CGT signe 85% des accords en France mais, pour nous, la négociation d’entreprise ne doit jamais aboutir à des accords moins favorables que ce qui existe dans les accords de branche ou le code du travail ! C’est pourtant ce que permet cette loi, et ceci ne peut aboutir qu’à un dumping social et à une opposition et une mise en concurrence accrues entre les salariés.
- Faciliter les licenciements : Les ex-salariés de l’usine Molex, au bout de 8 ans de procédures judiciaires, ont enfin vu leurs licenciements reconnus comme n’ayant aucune cause réelle et sérieuse, sans justification économique, et n’auraient pas dû avoir lieu ! Après 8 ans de procédure, les 191 salariés viennent d’être indemnisés à hauteur de 7 M€. La loi « travail » permettra que cela n’arrive plus… non pas que les licenciements non justifiés ne soient plus autorisés, mais que les salariés et leurs syndicats ne puissent plus contester ces licenciements non justifiés. Ainsi ces entreprises ne pourront plus être condamnées pour des licenciements abusifs et les salariés ne pourront plus voir leurs droits reconnus… !
Les incidences de cette loi travail ne sont pas négligeables pour nous, salariés de TCS. C’est la raison pour laquelle la CGT et 6 autres organisations syndicales (FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL), mais pas les grandes autres confédérations (CFDT, CFE-CGC, CFTC), luttent depuis le début contre cette loi de régression sociale.
Nous avons même vu des dirigeants gouvernementaux (à commencer par le premier ministre), des députés, des sénateurs, des chefs d’entreprise et le patron du MEDEF, des responsables d’organisations syndicales progressistes accuser la CGT d’être irresponsable, d’être un syndicat de terroristes. Aujourd’hui, certains d’entre eux commencent à réaliser que les reculs sociaux de la loi Travail vont toucher les personnels Thales et beaucoup d’ingénieurs et de cadres … alors la CGT aurait-elle eu raison depuis le début ?
Négociation des conventions collectives de la Métallurgie
Les négociations sur nos conventions collectives de la Métallurgie vont débuter début septembre. La volonté clairement affichée de l’UIMM est de supprimer toutes les garanties pour les salariés, afin d’aboutir à un socle ultra minimaliste de droits communs à tous.
L’UIMM souhaiterait ensuite laisser descendre au niveau des entreprises les négociations sur la quasi-totalité des garanties contenues actuellement dans nos conventions collectives. Cela permettrait, dans le même esprit que la loi « travail », un recul social sans précédent puisque les négociations auraient lieu dans les entreprises (PME) où les salariés sont peu ou pas organisés. Vous le savez, une négociation sans rapport de force sera en défaveur des salariés et aboutira dans la plupart des cas à diminuer ou supprimer les garanties conventionnelles.
La CGT entame ces négociations avec des propositions qu’elle a mises en débat, celles d’une véritable convention collective nationale applicable de l’ouvrier à l’ingénieur. Mais évidemment, pour pouvoir peser fortement dans cette négociation, il est indispensable d’avoir votre soutien et votre implication.
Défendre et améliorer nos « conquis »
Comme vous pouvez le voir, des défis pour conquérir de nouveaux droits s’ouvrent aux niveaux :
- Groupe et entreprise : par la négociation sur « l’Evolution de la Croissance et de l’Emploi » en cours
- Branche professionnelle : par l’ouverture des négociations sur nos conventions collectives
- National interprofessionnel : avec la loi « travail », dont il faut empêcher la publication des décrets d’application.
Il est temps de prendre toute votre place dans ces défis, la CGT vous invite à la rejoindre :
« Tout ce qui se fait pour nous sans nous se fait contre nous » Nelson Mandela.
Pourquoi rejoindre la CGT
FONCTIONNEMENT DU SYNDICAT CGT DANS THALES
La vie d’un syndicat tel que la CGT dans THALES est essentiellement démocratique. Elle fonctionne dans les deux sens (montant et descendant) avec à la base le syndicat au niveau du site de l’entreprise, jusqu’aux représentants CGT au niveau du groupe, de la profession ou nationaux.
Les syndicats CGT de TCS travaillent en commun sur des sujets qui concernent toutes les salariées et tous les salariés de THALES (les salaires, le temps de travail, la retraite, la protection sociale, etc.).
Pour exemple : les accords GROUPE signés par la CGT l’ont été suivant l’avis de tous les syndiqué(e)s de chaque site, avis remonté par les délégués syndicaux centraux vers la coordination CGT THALES.
À la CGT, si nous disposons de l’expérience, des informations, des formations, des conseils et de la logistique des structures centrales (nationales, départementales et professionnelles), nous prenons nos décisions au niveau du syndicat :
1 syndiqué(e) CGT = 1 voix
LIMITES DE LA DELEGATION DE POUVOIR
Ce serait une erreur de croire que les syndicats seuls peuvent régler les problèmes à la place des salarié(e)s. Une délégation de pouvoir est nécessaire mais elle a ses limites.
Une négociation « à froid » dans le confort d’une salle de réunion ne donnera pas les mêmes résultats en termes d’avancées sociales suivant qu’il y ait ou non un soutien des salariés, le rapport de forces !
Une implication collective est nécessaire pour enrichir les débats afin que la CGT puisse porter les revendications et les attentes réelles des salarié(e)s, établies collectivement.
Les délégués CGT auront le pouvoir que vous leur donnerez, par votre vote et votre implication dans les débats, pour faire entendre votre voix.
Pour rejoindre la CGT, adressez-vous à vos correspondant site :
Gilles MOLIN, Philippe CHERON, Jean-Jacques BODET
tcs.gennevilliers.cgtthales@gmail.com
Consultez les sites CGT : https://tcs.cgtthales.fr/ et http://www.thadis.com/
Parce que nous pouvons y parvenir
(cela c’est déjà vu par le passé ; souvenez-vous du Contrat Nouvelle Embauche ou Contrat Première Embauche, loi combattue par la CGT, votée via le 49-3, promulguée mais jamais appliquée),
la CGT vous appelle à vous emparer
de la journée d’action du jeudi 15 septembre 2016,
avec 6 organisations syndicales,
pour obtenir l’abrogation de la loi travail
pour obtenir de nouveaux droits dignes du 21ème siècle.