Ce jeudi 27 novembre 2014, la 3e conférence environnementale s’ouvrira, à Paris, dans un contexte politique et économique dégradé, fruit d’une politique d’austérité et de réduction des dépenses publiques. Le « Pacte de responsabilité » fragilise l’ensemble du socle social français qui, pourtant, est la force de notre pays.
Pour la CGT, il n’y a pas d’avenir pour l’environnement dans une société qui se base sur la compétitivité et le dogme du coût du travail, plaçant les salariés en concurrence, développant la logique du bas coût (low cost). Une seule vision doit nous guider, celle d’un développement HUMAIN durable.
La CGT regrette ainsi que le gouvernement n’ait pas décidé de traiter, dans la table-ronde sur la COP 21, les aspects fondamentaux du contenu des négociations des Conférences des Parties qui se tiendront, début décembre, à Lima, et, fin 2015, à Paris, préférant une posture de communication à une posture de fond.
La CGT milite pour qu’un accord international sur le climat aboutisse pour permettre de maintenir le réchauffement de la planète sous la barre fatidique des 2°C. Pour y parvenir, il faudra assumer une responsabilité globale mais différenciée des Etats permettant de déboucher sur des objectifs d’atténuation équitables pour une transition vers une économie bas-carbone. La situation des salariés et de leur famille est au cœur des mutations qui devront être engagées.
La CGT portera, dans cette première table-ronde, l’exigence de :
-politiques publiques sur les socles universels de protection sociale, levier incontournable à la réussite de toute action en faveur du climat ;
– l’appropriation démocratique des biens communs, dont l’énergie, et l’exercice de la citoyenneté dans l’entreprise ;
– un volet financier pour l’adaptation et l’atténuation aux conséquences du changement climatique.
A l’occasion de la table-ronde sur « Transport et mobilité durable », la CGT portera l’exigence de relocalisation des industries dans les territoires, au plus près des lieux de consommation, et d’exploitation des activités. Cette exigence passe par une politique d’aménagement des territoires et de transport en cohérence avec une politique industrielle (implantations et relocalisations des activités industrielles et mise en place des infrastructures multimodales nécessaires pour l’activité économique et la desserte des territoires).
La CGT revendique :
– la création d’un Pôle public de transport public, pour une égalité de traitement des usagers où la maîtrise publique retrouve toute sa place, sur la base des obligations de service public avec un contrôle démocratique de l’usage des fonds publics consacrés au financement ;
– le juste coût du transport avec une Tarification Sociale Obligatoire (TSO) du transport routier de marchandises pour protéger les salariés du dumping et permettre d’élever les garanties sociales et conditions de travail au plus haut niveau ;
– une fiscalité environnementale du transport qui doit s’inscrire dans la cadre d’une réforme globale de la fiscalité, au lieu de mesures partielles et/ou temporaires.
Tout cela pour une véritable complémentarité entre les modes de transports dans un concept de multimodalité, nécessitant un renforcement de la maitrise publique et du service public.
La table-ronde « Environnement & Santé » sera l’occasion, pour la CGT, d’insister sur la nécessité de mettre en œuvre une stratégie globale de santé portée par une démarche de prévention, d’éducation et de promotion du travail et de la santé.
Le PNSE 3 doit s’inscrire résolument dans une interaction avec l’ensemble des autres plans en particulier le plan santé au travail en cours d’élaboration et le plan cancer, ce qui impose une dynamique du travailler ensemble : La CGT demande donc que soient prises en compte toutes les sources de pollution ou d’exposition susceptibles de concourir à l’altération de la santé.
La CGT portera dans cette troisième table-ronde plusieurs exigences :
– Exigences de connaissance des expositions – Une cartographie précise des expositions et surexpositions environnementales et une traçabilité en particulier des expositions professionnelles doivent être établis ;
– Exigences de recherche en santé environnement – Cela suppose des priorités budgétaires pour les instituts de recherche et des lieux de rencontre entre recherche et demande sociale ;
– Exigences de mesures de prévention collective et prévention individuelle – Pour la CGT, les compétences des CHSCT doivent être élargies et leur champ d’application ouvert à l’ensemble du monde du travail ;
– Exigences de santé posées par la multiplication des agents cancérogènes probables, suspectés ou avérés – La CGT met en particulier l’accent sur l’enjeu des gaz toxiques contenus dans les containers, enjeu d’importance pour les salariés comme pour l’ensemble des consommateurs.
Retrouver le dossier de presse: Propositions CGT 3e Conférence environnementale