Pour la CGT, le « Pacte de responsabilité » n’est pas un pacte pour l’emploi. Il n’impose aucune obligation de résultat, n’offre aucun chiffrage et n’engage personne. Un accord sans aucun engagement est-il vraiment un accord ? Et dans ce cas quel est l’intérêt de le signer, hormis entériner le fait que le « dialogue sociale » signifie désormais « ne pas prendre de décision ! »
Le patronat ose par ailleurs en conditionner la mise en œuvre à ce que la puissance publique mettra sur la table à travers de nouveaux cadeaux, soit l’exact contraire de ce que nos concitoyens sont en droit de réclamer : la conditionnalité et l’évaluation des aides publiques aux entreprises.
Le document renvoie la fixation des objectifs dans les branches professionnelles à un accord ou à un relevé de conclusion, véritable objet juridique non-identifié qui fait courir un grave danger au processus de négociations.
L’acte politique du « Pacte de responsabilité » revient à s’en remettre au seul patronat pour régler des problèmes économiques et sociaux alors qu’il faut, au contraire, se dégager des stratégies patronales et financières qui sont à l’origine de la crise pour trouver une solution durable en faveur du monde du travail.
Dans le cadre du pacte de responsabilité, François Hollande se garde bien de définir qui va payer et comment. Au bout du compte, il ne fait aucun doute que ce sont les contribuables à travers l’impôt. Il n’est pas possible de faire 50 milliards d’économies sur le budget public sans entamer les capacités d’action publique. Le service public et notre système de protection sociale sont la clé de notre vivre ensemble. Ce sont les richesses créées dans ce pays qui doivent permettre de les financer de manière solidaire.
Face à cette situation, la CGT prend ses responsabilités et appelle tous les salariés, les retraités et les privés d’emploi à se rassembler et à agir à partir de leurs aspirations et de leurs situations de travail dans les entreprises et les administrations, dans leurs territoires et au niveau européen, pour faire des semaines qui viennent, un printemps de mobilisation pour le progrès social.