Chaque année, la direction de chaque établissement doit fournir les informations sociales concernant l’entreprise au travers du « Bilan Social ». Il s’agit de données (Indicateurs) concernant les effectifs, l’emploi, la formation, la sécurité du travail. Ce bilan est présenté aux élus lors d’un Comité d’Etablissement (CE) extraordinaire, au cours duquel ils doivent donner leur avis. Voici la synthèse des remarques faites par vos élus CGT lors de la présentation de ce rapport faite lors du CE du 18 avril dernier.
Les effectifs :
Pour commencer, nous constatons que les effectifs sont pour cette année en légère baisse. L’effectif global se stabilise à environ 980 salariés. C’est encore et surtout dans la catégorie I/C que l’effectif progresse (+5%). Le site THALES Communications & Security de Cholet, poursuit sa mutation démographique, qui conduit pour 2012 à une répartition de l’effectif par catégorie comme suit :
Le site de Cholet qui avait historiquement une vocation industrielle au sens production, est en train de se recentrer au fil du temps sur les activités de Recherche et Développement. Le programme de software radio CONTACT, et les développements en cours de nouveaux produits doivent permettre au site de Cholet de renouer avec l’industrie, et de redévelopper l’emploi sur les métiers de production. Il faut notamment inverser la tendance concernant l’évolution des effectifs des catégories Ouvriers, Administratifs et Techniciens, pour lesquelles on observe déjà actuellement des besoins de ressources importants dans certains secteurs.
On constate dans le même temps la poursuite de la baisse du pourcentage de femmes dans l’effectif, qui ne représentent en 2012 que 21 ,3% de celui-ci, contre 25,3% en 2008, soit une baisse de 4% sur 4 ans ! La déféminisation du site est essentiellement due à la baisse des effectifs dans les catégories Ouvriers et Administratif. On note toutefois les efforts fait par la direction, qu’elle se doit de poursuivre, en matière de recrutement des femmes dans la catégorie I/C. Pour cela nous encourageons la direction à réitérer les campagnes d’informations à l’adresse des populations féminines scolarisées, et ce le plus en amont possible (Collège, Lycée).
L’emploi:
Le nombre de salariés en CDD, pour 2012 est globalement en baisse. On note néanmoins que l’entreprise emploie 15 Administratifs et 20 Techniciens de manière constante sur les 3 dernières années. Pour les administratifs, s’agit-il de poste support de type logistique (Approvisionneur, Ordonnanceur) ? De notre point de vue, sur ces postes il nous semble que des embauches sont possibles, d’autant plus avec le développement des activités de Supply Chain sur le site. Pour les Techniciens, s’agit-il de poste de référents techniques dans les unités ? Nous alertons la direction sur le risque de perte de compétences pour l’entreprise dans les unités et laboratoires de développement, qui risque de compromettre notre compétitivité et donc notre avenir industriel.
Nous constatons sur la pyramide des âges, une remontée de la pyramide entre 56/60 ans, il faudra donc prévoir le remplacement de ces personnes qui vont partir à la retraite dans les années à venir. Il faut également que THALES anticipe ce passage de témoin pour ne pas perdre de savoir-faire, au travers du tutorat. La pyramide d’ancienneté met en évidence un pic de l’effectif qui a plus de 35 ans d’ancienneté THALES en 2012 soit 78 personnes. Cela conforte notre analyse.
Nous notons que le recours à l’intérim s’est stabilisé en 2012 à un effectif moyen de 50 Travailleurs Temporaires. La conjoncture de charge IND et entre autre à CTI en a été la principale cause. Néanmoins nous profitons de ce bilan pour rappeler à la direction que même si l’indicateur 123 concernant la durée moyenne des missions d’intérim, atteste de durées moyennes de mission d’intérim plus que correctes, un certain nombre d’intérimaires œuvrent sur le site depuis plusieurs années. Ces situations démontrent bien que ces ressources sont nécessaires au fonctionnement de l’entreprise. Aussi, nous demandons à la direction de procéder à leur embauche dans les plus brefs délais.
Le nombre de stagiaires accueillis dans l’établissement en 2012, révèle une réelle prise en compte de la direction des remarques faites l’année passée sur ce même bilan. En effet nous observons un nombre de stagiaires en nette augmentation. Nous sommes passés de 87 stagiaires en 2011 à 115 en 2012 (Pour rappel : 131 stagiaires en 2009). Il nous semble essentiel que l’industrie soit partie prenante dans la formation de ces futurs salariés. Les stages en entreprise ont à la fois un rôle éducatif et constituent un moyen de favoriser l’embauche notamment de femmes, alors pourquoi s’en priver ?
Concernant les entrées en cours d’année, nous observons une reprise des recrutements en CDI, mais qui compense à peine les départs.
Les indicateurs concernant les départs montrent une augmentation significative des démissions (5 en 2012, contre 1 par an les 3 années précédentes). La direction a-t-elle identifié les causes qui sont à l’origine de ces ruptures. Néanmoins nous constatons qu’environ la moitié des départs sont dus à des fins de contrat CDD (44 sur 99). Nous invitons la direction à s’assurer de la pertinence de ce mode de recrutement. Il faudrait peut-être regarder de plus près les pertes en ligne en matière de capitalisation des compétences.
Le taux d’handicapés à l’effectif est relativement stable (4 % en 2009, 4,6% en 2011 et 4,4% en 2012). La CGT rappelle qu’elle est plus que favorable à tout dispositif permettant une réelle insertion dans l’entreprise des personnes en situation de handicap, et reconnaît l’attention portée par la direction à tenir à ses obligations en la matière.
L’ensemble des prestations intellectuelles passées au forfait, n’apparaît plus au travers de ce bilan social. Nous ne perdons pas de vue que ces versements effectués à des entreprises extérieures pour mise à disposition de personnel doit toujours être de l’ordre de 6 Millions d’€ (2009).
La sécurité au travail :
Le nombre d’accidents du travail avec arrêt (5 en 2009, 12 en 2012), ainsi que le nombre de journées perdues suite à un accident de travail (123 en 2009, 302 en 2012), continue sa triste et inquiétante progression: Cet indicateur confirme les inquiétudes émises par la CGT concernant la dégradation des conditions de travail sur le site de Cholet.
Concernant les dépenses liées au programme de sécurité et celles liées à l’amélioration des conditions de travail, nous constatons que ces budgets sont en baisse significative. Nous affirmons que réduire ces budgets ne peut se traduire à terme, que par la baisse de la performance individuelle et collective des salariés et donc de la compétitivité de l’entreprise, et que cela génère de surcroît d’autres coûts liés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, dont l’entreprise devra s’acquitter.
Nous observons également une chute du nombre d’examens cliniques (-23% sur 3 ans à effectif quasi constant) réalisés par le médecin du travail. La CGT est persuadée que cela est dû à un manque de disponibilité du médecin du travail sur le site qui fait malgré tout un très bon travail, mais plus largement à un manque de volonté politique qui conduit à une dégradation des moyens à mettre en œuvre au service de la santé au travail.
Relations Sociales :
Le volume global des crédits d’heures utilisées dans le cadre de l’exercice de mandats syndicaux, a baissé globalement de 20% sur les 4 dernières années, toutes activités syndicales confondues (5237 en 2009, 4125 en 2012). Nous rappelons donc encore une fois à la direction, qu’elle doit tout mettre en œuvre en matière d’organisation du travail, et d’adaptation de la charge de travail afin que les élus et mandatés puissent exercer les mandats pour lesquels ils ont été élus ou désignés. Elle doit prendre en considération dans la notion de qualité de vie au travail, la notion de qualité de vie syndicale des élus et mandatés.
Suite à toutes ces remarques, vos élus CGT se sont abstenus de donner un avis sur ce bilan social 2012. Néanmoins tous les éléments contenus dans ce rapport permettent d’éclairer le travail de vos élus, et leurs donnent matière à alimenter leur réflexion, notamment dans les commissions dans lesquelles ils sont investis.