Chaque jour le confirme un peu plus. Les enjeux posés aux salariés que nous sommes ne se limitent pas seulement à assurer un équilibre plus ou moins satisfaisant avec Thales et plus largement avec le patronat.
La direction locale en vient à organiser, du 17 au 21 juin, « une semaine pour la qualité de vie au travail » : lapsus ou terrible aveu sur « où nous mène le management actuel » ? En tout cas, c’est très significatif de l’objectif de la direction : faire en sorte que peu à peu les salariés « s’habituent » aux nouvelles normes d’organisation et de gestion des hommes au travail. Trouver son bonheur dans un monde désenchanté ? Est-ce un programme acceptable ?
La réforme des allocations familiales envisageant de mettre à contribution les ménages à partir de 5000€ de revenus bruts (2×2500€) est-elle plus acceptable ? Jusqu’où faudrait-il baisser les salaires des ingénieurs, des cadres et des techniciens (ICT) pour qu’ils cessent d’être considérés comme des « privilégiés » ?
Dans le droit fil de cette logique, jusqu’où les ICT devraient-ils accepter le recul de l’âge de leur retraite ?
Notre syndicat a tenu son congrès le 5 juin.
Nous y avons traité de ces problématiques et de bien d’autres. Surtout ; nous avons réfléchi aux capacités et aux moyens que doivent se forger ensemble les salariés de Gennevilliers pour affronter au mieux cette situation. Cela passe par le développement d’une capacité importante de mobilisation collective et cela dépend en grande partie de la qualité de l’activité syndicale au quotidien.
C’est donc à l’amélioration de notre activité que nous avons décidé de travailler. Nous allons nous y atteler. Pas dans les meilleures conditions puisque depuis les dernières élections de novembre, nous ne sommes plus représentatifs sur l’établissement. Nous savons aussi qu’il n’y a là rien de fatal.
En nous syndiquant à la CGT, nous avons fait le choix d’un syndicalisme qui est en capacité de répondre aux revendications des administratifs, des techniciens, des ingénieurs et des cadres. Au plan national, la CGT est en effet la seconde organisation syndicale représentative chez les ingénieurs et cadres (voir les résultats de la récente évaluation de la représentativité syndicale). D’autres syndicats, dans des entreprises similaires à la nôtre, ont donc réussi à faire de la CGT un syndicat pour les ICT qui ne lâche rien pour les autres catégories. Nous allons nous atteler à faire aussi bien qu’eux.
Nous allons le faire à partir des axes revendicatifs de la CGT pour les ICT : management alternatif, reconnaissance des qualifications, défense de l’AGIRC et des retraites, maitrise des horaires et charges de travail, défense de l’emploi et des activités industrielles. Nous allons le faire parce que nous avons une ambition : permettre aux salariés de se réapproprier le travail.
N’hésitez-pas. N’hésitez-plus.
Si le besoin d’un syndicalisme plus fort, à Thales et au plan national, vous apparaît nécessaire…
Construisons ensemble une meilleure activité CGT.
La CGT regrette de ne pas avoir pu participer à la conférence du 17 juin. Le thème était intéressant. Quelques remarques sur le texte présentant la thématique pour prolonger modestement la réflexion.
« La civilisation des loisirs, le chômage de longue durée et les 35 heures ont changé notre rapport au travail ». Les restructurations, la prédominance accordée à la rentabilité financière, les nouvelles organisations du travail, le management, l’austérité salariale aussi nous semble-t-il.
« Il est toujours nécessaire ; il a cessé de valoir absolument, surtout pour les plus jeunes ». Le sociologue Michel Vakaloulis note néanmoins que la recherche d’un travail intéressant, porteur de sens pour soi et les autres, reste forte parmi la jeunesse et que c’est plutôt l’attachement à l’entreprise qui recule. Ajoutons : peut-être du fait que le salarié est considéré comme devant rapporter un profit, pas comme un être humain.
« C’est un problème pour les managers. Mais ce peut être aussi un progrès, un retour aux sources et un défi ». N’ont-ils pas eux aussi les mêmes problèmes de rapport au travail ? Ne mesurent-ils pas les côtés néfastes du management actuel puisqu’ils ont à le déployer auprès de leurs collaborateurs et parce qu’ils le subissent eux-mêmes ? Partagent–ils les finalités des actionnaires ?
« Le travail n’est pas un devoir : c’est pourquoi il a un prix ». Le prix de la fatigue, du temps et de la condition humaine ! Car le travail n’est-il pas d’abord une nécessité pour l’espèce humaine. Du moins tant que les usines ne tourneront pas toutes seules. Son prix est donc l’expression de la mesure des rapports de production et d’échanges sociaux. Quel en est l’étalon dans notre société capitaliste ?
« Il n’est pas une fin en soi : c’est pourquoi il doit avoir un sens. L’homme est un être de désir, et nul ne désire le travail pour lui-même : on ne désire le travail que pour le bonheur qu’on y trouve ou qu’il permet ». Le travail salarié n’est-il pas une forme spécifique de travail ? Ne possède-t-il pas deux autres faces : l’aliénation et l’exploitation (le partage des richesses) ? N’est-ce pas la conséquence du rapport salarial lui-même ?
Le Partage des profits n’était pas au rendez du 17 juin 2013
La direction a reçu les organisations syndicales lundi 17 juin au titre de la négociation sur le partage des profits. Comme les dividendes ont augmenté de 12% la CGT a revendiqué que la prime suive la même évolution. La proposition de la direction: 200 € versés en juillet 2013 sans proratisation pour les temps partiels, seulement soumis à CSG et CRDS.
Faire partie des 12% de ménages les plus favorisés coûte décidément très cher aux salariés de Gennevilliers ! Le mépris de la direction confirme que les profits ne sont pas destinés aux salariés. Il vaut mieux pour nous défendre une conception forte et rigoureuse du salaire.
Les primes « récompenses » ne font jamais le salaire !
Les primes variables annuelles font partie de cette catégorie. En 2009, nous avons déjà démontré à la direction combien nous ne sommes plus dupes de ce genre de dispositifs. Vu les modalités 2013 qui définiront les primes variables en fin année, nous aurons sans doute quelques raisons d’être de nouveau mécontents.
Assurer son « salaire » par des primes aléatoires posent un double problème : un problème immédiat de baisse éventuelle de la rémunération annuelle ; un problème de stagnation des salaires de base (une baisse de fait de revenu par rapport au coût de la vie, à l’aggravation de la fiscalité etc.). Les profits eux sont bien mieux préservés que les salaires des aléas économiques. Se met ainsi en place un système de partage des richesses toujours favorable au profit.
La preuve par l’intéressement ! Une enquête récente sur plusieurs années de l’IRES (institut de recherches économiques et sociales) confirme que « l’intéressement s’accompagne d’une modération de la rémunération hors primes ». Au mieux, lutter pour améliorer l’intéressement ne fait que ramener la rémunération annuelle au niveau de ce qu’elle devrait être pour les salariés en poste. Mais on ne gagne pas chaque année l’intéressement nécessaire… Par contre, nos salaires de base stagnent, les perspectives de carrière régressent, les salaires d’embauches se tassent…
Vu cet éclairage, reconstruisons de véritables grille des salaires
La CGT vous invite à répondre à son enquête publiée sur le tract du 14 juin, disponible sur les panneaux ou auprès de nos syndiqués.