POLITIQUE SALARIALE THALES 2016 : POSITION DU GROUPE ET REPERES REVENDICATIFS CGT !

Petit retour en arrière :

En décembre dernier, se sont tenues les réunions de discussion Groupe portant sur la politique salariale. Votre soutien, à travers la pétition recueillant 7200 signatures, et la déclaration intersyndicale demandant de démarrer en urgence les discussions Groupe, ont permis d’imposer à la direction d’ouvrir les discussions sur la note de cadrage Groupe.

La note de cadrage félicite l’ensemble des salariés pour leur mobilisation et les efforts fournis, qui ont permis d’enregistrer une croissance du chiffre d’affaire, une très forte progression des prises de commandes et une amélioration de la profitabilité du Groupe. Enfin des remerciements, qui doivent maintenant se concrétiser par une politique salariale à la hauteur de nos besoins ! Toutefois, la direction avance tout de suite des arguments afin de modérer dans son ensemble les politiques salariales à venir dans nos sociétés, comme:

  • La croissance durable de la profitabilité malgré un environnement économique « difficile »,
  • un devoir de solidarité vis-à-vis des autres unités du Groupe,
  • un objectif de maintien de l’emploi.

Comme quoi, même quand tout va bien, la direction invoque de grosses difficultés et n’envisage toujours pas de mieux partager les richesses créées, fruit de notre travail, de celui de nos sous-traitants et de nos efforts permanents.

Les mesures :

La direction continue son individualisation des salaires, en s’attaquant au principe des augmentations générales pour les mensuels, en les différenciant en deux niveaux, avec :

  • Niveau I à III : une AG supérieure à l’AI,
  • Niveau IV à V3 bis : une AG qui pourra être inférieure à l’AI.

Pour les Ingénieurs et Cadres, la direction ne jure que par son dogme de l’augmentation individuelle.

Ceci va à l’encontre des demandes répétées, de toutes les organisations syndicales, d’une AG pour tous, y compris pour les ingénieurs et cadres.

La situation économique :

Mais au fait, quelle est réellement la situation économique de TCS ? Et bien c’est simple, elle est très bonne !

  • Le Chiffre d’Affaires est au-dessus du budget prévu à 1800 M€ (Millions d’Euros).
  • Les Prises de commandes sont nettement au-dessus du budget prévu de 1700 M€.
  • Le résultat net dépasse lui aussi les 140 M€ budgétés.

Et la politique salariale ?

  • L’année dernière, le budget de 2,3% d’augmentation a représenté environ 10M€, pour une masse salariale d’environ 416 M€.

Est-ce si important que cela ?

  • En réalité non, surtout comparé aux subventions que touche TCS avec notamment environ 3M€ de CICE depuis 2013 (Crédit d’impôt Compétitivité Emploi), 30M€ de CIR (Crédit Impôt Recherche) ou 13M€ d’autres subventions ! Et oui, un budget de politique salariale de 10M€ par an à comparer à environ 45M€ d’argent public !
  • Et tout cela n’est rien comparé au 100M€ de dividendes versés aux actionnaires par TCS en 2015. De plus les dividendes versés ont augmentés de 43% sur 4 ans, soit en moyenne 9% par an, pour atteindre 70% du résultat !

Dans ce contexte, nos revendications salariales sont-elles si utopiques ?

Repères revendicatifs proposés par la CGT pour les NAO 2016 :

  • la reconstruction d’une grille de salaires unique en fonction de la classification, pour revenir à un salaire lié à la qualification du salarié et non au poste de travail, permettant à tous une réelle évolution de carrière, sans barrière infranchissable. Cette grille doit permettre d’arriver à un rapport entre les salaires de 1 à 5 avec un salaire minimum à 2 000 € et, au minimum, un doublement de son salaire (à euro constant) et de sa qualification dans la carrière.

Afin d’arriver à cette grille de salaire unique, et dans l’immédiat, la CGT Thales propose aux salariés ces revendications :

  • 5,0% d’Augmentation Générale pour tous avec la décomposition suivante :
  • Prise en compte de l’augmentation du coût de la vie = 0,5 %
  • Redistribution d’une partie des gains de productivité = 3,5 % pour suivre l’évolution des dividendes toujours en croissance depuis 2009.
  • Rattrapage de 2015 sur les gains de productivité non redistribués = 1 %.

Ces 5% d’AG représentent environ 21M€, à comparer aux 45M€ d’argent public touchés par TCS et aux 100M€ de dividendes versés aux actionnaires ! Est-ce réellement trop ?

  • 2 % de la masse salariale consacré aux augmentations individuelles et aux promotions.
  • Garantir pour tous un salaire minimum de 115% des minima conventionnels.
  • L’arrêt de la précarisation des rémunérations, avec la suppression des parts variables et leur intégration dans les salaires de base.
  • Le règlement, dès cette année, de toutes les discriminations et en particulier celles faites aux femmes, par un budget spécifique de 1% de la masse salariale
  • Une revalorisation conséquente des salaires des stagiaires et des apprentis.
  • La prime d’ancienneté calculée sur le salaire de base et non pas sur le minimum hiérarchique.
  • La prise en charge de la journée de Solidarité par Thales.
  • Une harmonisation par le haut des taux de subvention des différents CE (1,86% avec un moratoire à 2% pour Laval), ce qui représente environ 0,2% de la masse salariale. Au vu de la situation économique favorable, c’est le moment ou jamais d’aller vers cette mesure de justice sociale.
  • Le rattrapage des écarts de salaires entre les différents sites TCS
  • Concernant le temps de travail : la CGT Thales fait sienne la proposition d’une réduction à 32 H par la CGT Confédérale et la soumet également aux salariés, ceci en lien avec une charge de travail correspondant à ce temps de travail.

Dès maintenant, les NAO vont débuter dans vos sociétés et comme chacun le sait, seul un vrai rapport de force, que nous devons créer et impulser ensemble, déterminera la politique salariale 2016.

N’attendons pas simplement que la direction nous attribue des mesures salariales qui correspondent à nos besoins, mais soyons acteurs et agissons tous ensemble, dès maintenant. Soyons offensifs et exigeons une meilleure répartition des gains de productivité et des richesses que nous créons.

Augmenter nos salaires, c’est aussi bon pour notre pouvoir d’achat, nos emplois, notre protection sociale et nos retraites.

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