Retraites… Ça commence maintenant…

C’est sur fond de désaccords avec les pistes du rapport Moreau que le gouvernement a lancé le 4 juillet ses réunions de concertation sur la future réforme des retraites avec l’ambition d’aboutir à un projet de loi en septembre. Le gouvernement à rencontré séparément les organisations syndicales.

Au vu des déclarations de la CFTC ou de la CGC, les questions d’une hausse des cotisations ou celle de la validation des années d’études supérieures commencent à s’inviter dans le débat. La CGT s’en félicite mais mesure le chemin à parcourir pour en faire la base du prochain projet de loi!

Certaines organisations continuent de faire de l’allongement de la durée de cotisations une priorité, du moins la seule voie de réforme envisageable.

  • La CFDT est la plus en pointe dans ce domaine. Elle considère que « le critère de la durée de cotisation est le plus juste, à condition que son allongement soit limité et que les éléments de solidarité du système de retraite soient renforcés ».
  • Le positionnement de la CFTC est comparable mais semble moins définitif.

La CGC met désormais en avant la validation des années d’études post-bac et rejoint la proposition de l’UGICT CGT et du collectif «La retraite une affaire de jeunes ».  Pour autant, elle ne s’oppose pas à un allongement « égalitaire » de la durée de cotisation. Elle limite donc encore son ambition à ce que les conditions de départ des ingénieurs et cadres ne se dégradent pas plus que celle des autres catégories.

Le positionnement de certaines organisations syndicales peut donc changer.

Des convergences syndicales peuvent se développer dans l’objectif de ne pas fonder la future loi sur l’augmentation de la durée de cotisation mais sur une amélioration du financement des caisses de retraites afin  de permettre aux salariés diplômés de toute génération de préserver leur âge de départ et le niveau de leur retraite. Le mouvement syndical se mettrait alors en phase avec le monde du travail.

Un sondage CSA du 13 juin indique que 54% des salariés en activité privilégient une réforme fondée sur la hausse des cotisations.

57% des 18-24 ans ; 57% des 25-34 ans ; 54% des 35-49ans ; 47% des 50-64 ans (dans cette catégorie figurent des retraités. Elle ne rend pas compte de l’état d’esprit des actifs de 50-60, voire 62 ans !)57% des 18-24 ans ; 57% des 25-34 ans ; 54% des 35-49ans ; 47% des 50-64 ans (dans cette catégorie figurent des retraités. Elle ne rend pas compte de l’état d’esprit des actifs de 50-60, voire 62 ans !)

Les réformes de ces dernières années n’ont pas entamé la volonté de partir en retraire à 60 ans, en bonne santé et avec une pension correcte.

Ce sondage démontre que les salariés ne se trompent pas sur ce qu’étaient les objectifs réels des réformes précédentes.

C’est pourquoi la CGT, la FSU, FO, l’UNSA proposent le 10 septembre 2013 une journée nationale d’actions unitaire pour défendre les retraites que nous voulons et pas celles que le patronat veut nous imposer ! Nous espérons que d’ici là l’unité syndicale s’élargira. 

Contre réformes : on a déjà donné 4 fois !

Sur le site http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/retraites-2013-debat/reformes-retraites-1993-2012.html on peut lire:

Réforme Balladur 1993 : « Une étude de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse, publiée en 2008, montre que la réforme de 1993 s’est traduite par le versement de pensions moins élevées pour l’ensemble des retraités présents entre 1994 et 2003. Pour les salariés, elle a eu principalement pour effet de faire baisser le taux de remplacement (ratio entre le total des pensions versées la première année de retraite et le dernier salaire annuel perçu). »

Réforme Fillon 2003 : « Le bilan de la réforme dressé par la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse en 2008 apparaît mitigé. Elle n’est pas parvenue à retarder le départ à la retraite (le taux d’emploi des 55-64 ans reste faible). En revanche, les mesures destinées à cesser le travail plus tôt ont rencontré un franc succès. »

Réforme des régimes spéciaux 2007 : « Trois principes directeurs ont conduit la réforme : passage progressif de la durée de cotisation de 37,5 ans à 40 ans, instauration d’un mécanisme de décote/surcote et indexation des pensions sur l’évolution des prix et non plus sur celle des traitements des agents publics en activité. »

Réforme Woerth 2010 et aménagements 2012 : Pas encore d’analyse !!!

En conclusion le site indique : « Accroître la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une pension de retraite à taux plein constitue le trait commun pour la part la plus significative de toutes ces réformes. Pourtant, la soutenabilité financière des régimes de retraite ne semble toujours pas assurée ».

Notre système de retraite est au final structurellement menacé, coté sécurité sociale et aussi retraites complémentaires, simplement parce que patronat et gouvernement refusent de mettre à contribution les profits et les gains de productivité : X 5 depuis 1960 et ça doublera encore d’ici 2040 (source Insee).

Une vraie réforme pour assurer durablement l’avenir des retraites !

Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) a indiqué sans la moindre ambiguïté que l’avenir des retraites dépendait exclusivement de choix politiques et non d’évolutions démographiques qui rendraient incontournables des mesures drastiques de réduction de droits. Ces conclusions demeurent évidemment entièrement valables aujourd’hui.

Il faudrait progressivement augmenter les ressources consacrées au financement des retraites de l’équivalent à terme, c’est-à-dire en 2040, d’un peu moins de 15 points de cotisations sur le salaire moyen brut, ce qui représente en moyenne moins de 0,38 point d’augmentation de cotisation par an durant 40 ans.

  • Dans le cadre du partage des cotisations en vigueur actuellement dans le secteur privé (40 % du montant des cotisations sont prélevés sur le salaire brut et viennent donc en déduction sur la feuille de paie, les 60 % restant étant versés directement par l’employeur), sur les 15 points de cotisation supplémentaires à l’horizon 2040, seuls 6 points viendraient en déduction du salaire brut pour le salarié.

Un tel effort a d’ailleurs déjà eu lieu :

  • Le COR relève dans son premier rapport qu’entre 1971 et 1991 les cotisations retraites ont augmenté en moyenne de 0,4 point par an. Un tel effort de financement a donc déjà été produit par le passé, de surcroît au cours d’une période de crise économique.

Augmenter progressivement les cotisations salariales et patronales est loin d’être insupportable ! Injuste ! Inéquitable quant on réfléchit au partage des richesses !

Augmenter les cotisations sera d’autant plus facile que l’on en finira avec les politiques d’austérité et qu’on revalorisera  la reconnaissance salariale des qualifications !

Partons à la reconquête de la retraite à 60 ans pour tous,
y compris pour les ingénieurs, cadres et techniciens !

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